"L'Amérique, je veux l'avoir et je l'aurai !". Vous vous demandez surement pourquoi nous mettons des paroles de Joe Dassin comme départ de cet article qui concerne la Coupe du Monde 1994.
L'équipe de France absente des débats
Eh bien, pour parler de la Coupe du Monde 1994 qui se déroulait aux Etats-Unis, nous sommes obligés de débuter par l’échec de la France lors de ses éliminatoires et de la défaite au Parc des Princes face à la Bulgarie. Avant la rencontre, la France n’a besoin que d’un match nul pour être qualifiés pour les barrages ou d’une victoire pour aller directement sur le territoire américain en juin 94 (soit cinquante ans après le débarquement, entre-autre mais nous ne touchons plus au sportif).
La presse et les supporters français sont confiants. Le jour du match, on peut lire et entendre les paroles de la chanson de Joe Dassin : "L’Amérique je veux l’avoir et je l’aurai". La France entame bien son match en menant 1-0 avec un but d’Eric Cantona. Mais rapidement les Bulgares égalisent avec un joueur qui deviendra célèbre et qui hantera le foot français à jamais. Son nom ? Kostadinov, Emil Kostadinov. Grâce à ce dernier, la Bulgarie revient donc dans le match et remporte ce dernier match dans le final grâce à cette frappe qui passe sous la barre dans le coin de la lucarne. Une vraie lucarne. Pas d’Amérique pour Cantona, Papin, pas de Coupe du Monde pour Lama en tant que gardien titulaire.
Deux grosses surprises
La Coupe du Monde débute donc le 18 juin 1994 avec le match USA – Suisse en ouverture. Plusieurs nations sont favorites pour ce mondial : l’Argentine de Maradona, les Pays-Bas des frères De Boer, l’Allemagne de Jurgen Klinsmann devenu maintenant [en 2014] le sélectionneur des Etats-Unis. Autre favoris, l’Italie dont le championnat domine l’Europe et le Brésil déjà vainqueur de trois Coupes du Monde. La World Cup 94 est particulière puisque les Etats-Unis sont disposés sur plusieurs fuseaux horaires. L’ensemble des matchs se sont disputés l’après midi pour permettre au Vieux Continent de voir l’ensemble des rencontres à des horaires raisonnables. L’audience avant tout.
Particulière également puisqu’il faut le dire l’Argentine se fait sortir dès les huitièmes par la Roumanie sur le score de 3-2 où Maradona n’arrive pas à sauver sa sélection. L’Arabie Saoudite est également présente en huitième mais se fait sortir par la surprise de cette Coupe du Monde, la Suède qui a réussi à se hisser en demis-finale. Il y a toujours une surprise en Coupe du Monde mais en 1994, il y en a eu deux. Deux car la Bulgarie qui avait éliminé nos Français se hisse eux aussi en demis-finale en éliminant en quarts l’Allemagne qui avait pourtant gagné l’édition 1990. Les Bulgares affrontent l’Italie en demie mais tombent face à un grand Roberto Baggio qui grâce à son doublé permet à l’Italie d’aller en finale affronter le Brésil vainqueur de la Suède.
Les Bulgares finissent quatrième puisqu’ils prendront une cuisante défaite 4-0 face à la Suède dans le match de la troisième place. Seule et maigre consolation, Hristo Stoitchkov finira meilleur buteur ex aequo avec le russe Oleg Salenko (6 buts chacun). Stoitchkov qui remportera quelques mois plus tard le Ballon d’or 94.
Les tirs aux buts comme issue, une première
La finale oppose donc les deux équipes qui ont remporté le plus de fois la Coupe du Monde puisqu’avant la rencontre, ils ont remporté 3 fois le trophée chacun. Le gagnant dominera donc le monde du football. Le match est serré et c’est une première aucun but ne sera inscrit que cela soit dans le temps réglementaires, ainsi que dans les prolongations. La séance de tirs au but arrive donc et c’est également une première pour une finale de Coupe du Monde. Le score de cette séance est de 3-2, l’Italie s’incline suite au penalty manqué de Roberto Baggio, pourtant brillant durant l’ensemble de cette Coupe du Monde.
Le Brésil éclate de joie. Quatrième Coupe du Monde pour le pays du football. Bebeto, Romario, Dunga ou encore Cafu soulèvent le trophée. Un autre joueur remporte la Coupe du Monde 94, il s’agit d’un jeune attaquant qui a peu joué lors de cette compétition. Il s’appelle Ronaldo et tout le monde pense qu’il sera le meilleur attaquant de tous les temps… Le Brésil donne alors rendez vous au monde en 1998 pour aller chercher une cinqième étoile. "Aux Champs Elysées … Aux Champs Elysées …"
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