Le match d'ouverture de cette Coupe du Monde 2014 opposait donc le pays hôte, le Brésil, à la discrète équipe Croate. Pour cette rencontre, on a retrouvé une équipe classique côté Brésilien. Scolari n'a laissé, en effet, aucune place à la surprise en alignant une équipe attendue, en 4231 avec un quatuor offensif composé de Hulk, Oscar, Fred et Neymar. En face, la Croatie avait choisi de débuter également en 4231, avec comme base technique au coeur du jeu, le duo Modric - Rakitic et un axe défensif solide autour de la paire Corluka - Lovren.
Devant son public, le Brésil est très vite rentré dans la partie, essayent d'imposer sa maîtrise et de faire le jeu. Rapidement très hauts sur le terrain, les coéquipiers de Thiago Silva ont vu en face d'eux une équipe Croate défendre proprement. Olic et Perisic sur les ailes, se sont montrés tout de suite généreux pour fermer les couloirs alors que la puissance athlétique de leurs coéquipiers en défense ont suffi à éteindre les ambitions offensives Brésiliennes. Malgrè une petite opportunité à la 4e minute avec une tête de David Luiz tranquillement captée par Pletikosa sur un coup-franc de la gauche, la Seleção n'a pas forcément dominé l'entame de match de la tête et des épaules. La première occasion, ce sont même les hommes de Niko Kovac qui l'ont obtenu. Suite à une percée axiale de Modric, Perisic a hérité du ballon sur la droite et a trouvé sur un bon centre rentrant, Olic au second poteau. Cependant, l'ancien attaquant du Bayern n'a pas réussi à cadrer sa tentative. Solides jusque-là, les Croates venaient de démontrer leur force de frappe en contre. Une force de frappe qui va se confirmer à la 11e minute avec l'ouverture du score de la Croatie sur une nouvelle attaque rapide. Après un bon débordement sur la gauche, Olic a réussi un très bon centre au sol qui, après avoir été dévié par Jelavic, est venu sur Marcelo qui face au but n'a pu éviter de placer la balle au fond de ses propres filets. Insipides jusque-là, les Brésiliens ont alors été obligé de réagir. Mais la réaction a mis du temps à se dessiner et a plutôt été incarnée par des actions individuelles. Car collectivement, les hommes de Scolari sont apparus incapables de mettre du rythme et de bousculer leurs adversaires. C'est d'abord une bonne action et un bon centre d'Oscar sur la droite à la 15e, puis une bonne tentative de Paulinho à la 21e bien repoussée par Pletikosa qui ont fait passer quelques frayeurs au sein de la défense Croate. Mais c'est surtout Neymar qui a incarné une véritable révolte et un souhait de changement ainsi que de percution. Suite à un bon débordement à la 22e sur la droite de la surface, il est venu mettre en danger les hommes de Kovac, avant que son centre, repoussé, soit repris en second rideau par Oscar qui a buté sur la magnifique intervention de Pletikosa. C'est ensuite le même Neymar qui a inscrit le but de l'égalisation à la 29e. Après une récupération haute de Paulinho dans le camp Croate, l'attaquant Barcelonnais est venu battre le gardien Croate, non sans réussite, d'une frappe du gauche écrasée mais bien placée. Star de la Seleção pour ce Mondial, Neymar a su insuffler ce sentiment de révolte à son équipe en première période. Plus hauts dans le camp Croate suite à ce but, les Brésiliens n'ont cependant pas su se procurer d'occasion face à la vaillance de leurs adversaires. La mi-temps a donc été sifflée sur un score de 1-1.
La seconde période a repris sur les mêmes bases que la fin de la première avec une équipe du Brésil qui n'a cessé d'essayer d'avancer sur une défense Croate regroupée, mais sans forcément trouver la faille. Avec quelques imprécisions techniques et surtout une incapacité à faire la différence collectivement, les Brésiliens ne se sont pas procurés de réelles occasions et se sont exposés aux contres de leurs adversaires. Avec une grosses fixation dans l'axe via la technique de Modric et Rakitic puis la vitesse et l'explosivité de Perisic et Olic sur les ailes pour profiter des espaces laissés dans le dos par Marcelo et Daniel Alvez, la Croatie a tenté de mettre en danger la Seleção. Sans forcément y parvenir. Le match a alors perdu en intensité et en rythme. Bousculé au milieu et incapable de construire au milieu, le Brésil a alors procédé à son premier changement avec l'entrée d'Hernanes à la place de Paulinho à la 63e. Après avoir apporté une touche technique dans l'entrejeu, Scolari a rajouté de l'explosivité et la vivacité à son équipe avec l'entrée à la 68e de Bernard à la place d'un Hulk très discret. Après ces deux changements, le Brésil a pris l'avantage sur un penalty de Neymar pourtant touché par Pletikosa suite à une petite faute de Lovren sur Fred. Efficace et réaliste à défaut d'être brillant, le Brésil porté par un Neymar décisif venait de faire le plus difficile dans une seconde période difficile et fermée. Menés après une grosse heure d'efforts et de rigueur collective, les Croates ont alors eu du mal à mettre de l'intensité et sont apparus fébriles physiquement juste après ce but. Moins efficace tactiquement, les hommes de Kovac ont alors laissé plus d'espace à la Seleção, qui avec ses changements, a pratiqué un football plus direct. A la 77e, suite à un centre de la droite, David Luiz aurait même pu donner deux buts d'avance à ses coéquipiers s'il avait cadré sa tête alors que quelques percées de Neymar et Bernard ont inquiété la Croatie. Cependant, ce sont les coéquipiers de Modric qui à la 83e ont mis en danger le Brésil. Sur un centre de la droite, Julio Cesar a raté son intervention dans les airs et les Croates en ont profité pour égaliser. Mais l'arbitre, estimant que l'ancien gardien de l'Inter avait été victime d'une charge d'Olic, a annulé le but. En difficulté sur cette action, Julio Cesar a du intervenir quelques minutes plus tard à la 85e sur une frappe lointaine de Modric pour sauver ses coéquipiers en difficulté. Bousculé par des Croates qui ont trouvé leur second souffle dans les 10 dernières minutes, le Brésil a alors vécu une fin de rencontre compliquée face aux assauts de son adversaire. Pour répondre à ses difficultés, Scolari a alors lancé Ramirez à la place de Neymar pour solidifier son milieu de terrain et répondre physiquement à l'intensité imposée par les Croates. Mais c'est grâce à un nouvel arrêt de Julio Cesar sur une frappe lointaine en toute fin de partie que le Brésil aura tenu. Bousculé, le Brésil s'est finalement assuré la victoire dans le temps aditionnel, à la 91e, avec un but d'Oscar sur un contre et une percée individuelle mais aussi sur une nouvelle erreur de placement et d'explosivité de Pletikosa. Il fallait bien ça pour rassurer tout le peuple Brésilien qui craignait une possible égalisation Croate.
Pas flamboyant, et certainement pas encore au point physiquement, le Brésil a tout de même réussi l'essentiel pour ce match d'ouverture en assurant la victoire et en obtenant trois points précieux. Mais il y aura du boulot à accomplir pour la Seleção.