L'Espagne de 2013-2014 est-il un symbole de la fin de règne du football de possession, utilisé par le FC Barcelone. Peut-être ? Si le Barça s'est éteint avec deux éliminations lourdes ou précoces en C1, ces deux dernières années, personne (ou presque) n'a pensé que l'Espagne pourrait subir ce coup. Et bien finalement, hier soir, tout s'est transformé en cauchemar.
L'Espagne, en fin de cycle ?
Depuis la finale perdue et logiquement perdue de la Coupe des Confédérations contre le Brésil, l'Espagne s'est pris un (petit) coup sur la tête (3-0). Mais ce Brésil là, avait les mêmes caractéristiques dans le jeu que le Pays-Bas, d'hier soir : une fougue offensive, un pressing incessant. Mais, le plus inquiétant pour les Espagnols, à 2-1, c'est l'absence de réaction. Même les orchestres d'Iniesta, Xavi ou David Silva n'ont pu rien faire face à plus frais qu'eux. Derrière, les jambes sont lourdes, très lourdes. Casillas, fautif, notamment sur sa bourde face à Van Persie, mais aussi les Ramos et Piqué n'ont été l'ombre d'eux mêmes. Il faut se le dire, le jeu prôné par Del Bosque a connu un nouvel épisode orageux ; l'Espagne doit changer et changer ses briscards que sont les Xavi, Xabi Alonso, mais surtout retrouver un vrai numéro 9, qui n'a jamais existé !
Que fait l'Espagne sans possession ?
C'est bien là que le bas blesse : comment se fait-il qu'il n'y ait aucun plan B pour la sélection espagnole, quand celle-ci n'a pas le ballon. Hier soir, les Hollandais ont dominé de la tête et des épaules ce match. Face à cela, les joueurs espagnols ont été sevrés de ballon devant, à l'image d'un Diego Costa, à la limite du ridicule, remplacé par Torres, qui n'a rien fait de plus. Courir sans ballon, c'est bien là le défaut du "tiki-taka" idolatré par le monde football depuis 2008, et l'avènement de l'Espagne à la tête de l'Europe et la victoire finale du Barça de Guardiola en Ligue des Champions. Et malgré les 64% de possession espagnole, les contres néerlandais ont été suicidaires pour l'Espagne.
Mentalement fébrile
Comment penser que cette équipe d'Espagne ait gagné trois titres entre 2008 et 2012, tant leur mental a sauté, hier soir et depuis la défaite contre le Brésil (3-0). Le but du 1-1 les a rendu amorphes sur le terrain du stade brésilien hier. Comment expliquer cela? Y-a-t-il encore la motivation d'arracher les titres chez les Pedro, Torres & Co? Ou au contraire, en ayant tout gagné, les joueurs ne sont plus du tout motivés et rattraper un 2-1 est au-dessus de leurs forces ? Pour Vicente del Bosque, "c'est inexplicable". La Roja est tombée sur plus forte qu'elle, mais sans réellement vouloir sortir de ce score catastrophe de 5-1.
Et maintenant ?
Avec un groupe qui a déjà donné ses premières indications, les Pays-Bas sont très bien partis pour se qualifier, alors que le Chili sera l'équipe qui devrait faire peur à une possible qualification de l'Espagne. Le prochain match sera déterminant pour l'Espagne, contre cette équipe de Chili. L'Espagne continuera-t-elle à être aussi stérile devant, avec des Villa, Costa et Torres, tous aussi peu décisifs devant? Mais surtout, est-ce que l'on verra la Roja au second tour. Le séisme footbalistique plane d'ores et déjà sur la tête des Espagnols. Comme à un certain Mondial 2002 avec l'Equipe de France. Affaire à suivre !