Deuxième d'un groupe H homogène, composé de la Belgique, la Russie et la Corée du Sud, l'Algérie a réalisé le plus dur en terminant dauphin d'une équipe Belge qui a gagné tous ses matches et devant deux équipes Russe et Coréenne qu'on avait vu bien plus consistantes par le passé. Les coéquipiers de Brahimi vont devoir désormais se projeter sur le huitième de finale face à l'Allemagne qui aura lieu lundi à 22h00. Déjà surprenante depuis le début de la compétition, comment l'Algérie pourrait-elle poser des problèmes à la Nationalmannshaft ?

L'animation au milieu du terrain comme premier soucis

Avec le duo Bentaleb - Medjani devant la défense, l'Algérie pensait être suffisamment solide pour résister aux vagues d'attaque de ses adversaires. Or, cela n'a pas été le cas lors des trois matches de poule des Verts qui sont apparus fébriles et souvent dépassés dans cette zone du jeu. A force de vouloir réduire les espaces entre les lignes, les deux milieux de terrain se sont retrouvés trop bas sur le terrain et incapable de constituer une premier rideau défensif pour leurs homologues adverses qui avaient alors la liberté de venir créer le surnombre de derrière sans réelles oppositions. Il faudra régler ce soucis tactique face à des Allemands qui ont l'habitude de contrôler et maîtriser cette zone du jeu. Contre la Russie, Vahid Halilhodzic avait fait rentrer Yebda au milieu pour un repositionnement en 4-3-3, plus compacte et rigoureux défensivement. Le résultat avait été plutôt probant même s'il faut rajouter à cette réussite la faiblesse de l'adversité sur le plan de la création. Contre l'Allemagne de Low, il est possible que l'ancien entraîneur du PSG opte pour cette solution, avec un Medjani en fause 6 pour faire office de troisième défenseur central, notamment en couverture, et Yedba ainsi que Bentaleb un cran plus haut pour venir presser les créateurs allemands que seront Tony Kroos et Bastian Schweinsteiger. Le premier soucis tactique pour l'Algérie sera donc d'arriver à contenir les vagues allemandes qui viendront de derrière, mais aussi de pouvoir relancer proprement et vite dès la récupération du ballon. Et c'est justement là que les coéquipiers de Brahimi apparaissent les moins efficaces.

La rigueur dans les couloirs

L'autre aspect tactique qui risque d'être important lors de cette opposition face à l'Allemagne sera la solidité des arrières latéraux algériens. Face à des ailliers allemands qui aiment provoquer et rentrer dans l'axe, Mesbah et Mandi devront être solides et mobiles pour suivre les déplacements de Götze, Ozil, ou Podolski, tout dépendra des choix de Löw. Mais quoiqu'il en soit, la rigueur sera de mise pour les arrières algériens, qui ne devront ni jouer trop haut s'il ne veulent pas se faire dépasser dans le dos, ni trop bas pour pouvoir anticiper et répondre aux provocations balle au pied des joueurs à vocation offensive de l'Allemagne. Un cran au dessus, les milieux latéraux algériens devront également se montrer rigoureux, que les arrières allemands montent ou pas. Pour fermer les ailes, ils devront réaliser le premier travail d'harcèlement sur les ailliers allemands et se replacer bas pour permettre à leurs arrières de jouer plus proche des défenseurs centraux pour réduire les espaces et enfermer Thomas Müller dans l'axe. Ainsi, la solidité défensive de l'Algérie ne pourra se construire que par l'implication des joueur à vocation offensive dans le système défensif et le replacement.

Une attaque rapide

Mais au-delà d'une animation défensive qui devra être rigoureuse pour laisser le moins d'espace et de liberté aux attaquants allemands, les Algériens vont devoir mettre en place un plan pour espérer gêner l'arrière-garde la Nationalmannshaft. Si elle joue en 4-3-3, il est fort à parier que l'Algérie débutera avec un trio Slimani - Brahimi - Feghouli aux avant-postes. Les Verts devront alors réussir ce qu'a fait le Ghana, c'est à dire mettre du rythme, se projeter vite et en nombre sur chaque contre mais aussi profiter de l'absence de réels latéraux de formation dans les couloirs allemands. Feghouli et Brahimi devront provoquer en un contre un Boateng et Höwedes comme l'ont fait André Ayew ou Atsu pour le Ghana tandis qu'en pointe, Slimani devra être un réel point de fixation pour empêcher Hummels et Mertesaker de sortir de leur défense pour avancer sur les deux ailliers algériens. De plus, les milieux de terrain devront participer au jeu et venir jouer de derrière. L'Algérie a suffisamment de talent offensif pour bousculer l'Allemagne, à savoir s'ils seront luicides et capables de faire la différence pour ce match qui s'annonce intense et disputé.

C'est donc à condition d'une vraie solidité au milieu de terrain et sur les ailes que l'Algérie pourra espérer réaliser un exploit face à l'équipe qui s'est imposée comme le favori à la Coupe du Monde lors des phases de poule. Vahid Halilhodzic sait ce qu'il lui reste à faire.