Tenue en échec face à la Serbie, l’équipe de France s’est montrée moins convaincante que face à l’Espagne. Certains expliqueront cette baisse de régime par la pelouse et les changements opérés par Deschamps. D’autres la justifieront par une inconstance technique et tactique au moment de maitriser un match. Finalement il pourrait s’agir de tout cela.
L’impuissance offensive
Dès les premières minutes du match, la détermination et la combativité des Serbes ont semblé gêner les Bleus. Incapables de mettre du rythme et de dominer techniquement leurs adversaires malgré le but rapide de Pogba, les hommes de Didier Deschamps vont décevoir ceux qui attendaient du jeu et du spectacle. Malgré le retour au 4-3-3 et à une formule à laquelle les joueurs sont habitués, la France s’est montrée stérile et bien timide en phases offensives. Généreux, Cabella a cependant été brouillon dans ses prises d’initiative et n’a pas apporté la fluidité dont le jeu français avait besoin. En pointe, Remy s’est retrouvé isolé et n’a jamais concrétisé les quelques balles de but qui se sont offertes à lui. Tandis qu'à droite, Sissoko s’est révélé impuissant face à un bloc qui lui a laissé moins d’espaces que celui de la Roja. Sur ce match, les Bleus ont été orphelins du jeu dans les petits espaces de Valbuena ainsi que des décrochages et du jeu en remise de Benzema. Seules les percées dans la verticalité de Pogba auront bousculé le bloc défensif serbe. Dans un système comme le 4-3-3, la mobilité des trois de devant mais aussi la participation des arrières et des milieux à la construction sont essentielles. Ce dimanche, c'est tout ce qu'il a manqué aux Bleus.
Longtemps solide défensivement
A défaut d’être efficace offensivement, la France s’est, comme toujours, révélée appliquée et rassurante défensivement. Le retour au 4-3-3 a apporté solidité et impact au bloc français qui a longtemps géré les assauts offensifs serbes. Au milieu, Pogba s’est chargé de gêner Matic, premier relanceur serbe tandis que Cabaye et Schneiderlin ont bien protégé leur défenseur en coulissant dans la largeur. Derrière, la charnière Varane – Mathieu a été rassurante pour sa première. Le premier s'est chargé de contenir l'ancien nantais Djordevic tandis que le second est venu protéger Lucas Digne dans le couloir gauche. En 4-5-1 en phases défensives avec Cabella et Sissoko très bas dans le couloir, les Bleus ont fermé toutes solutions dans la verticalité et se sont montrés imperméables et rigoureux tactiquement. Seul Lucas Digne aura souffert défensivement, face au remuant Tosic. A l’image du but de Kolarov, c’est alors sur phases arrêtées que la France aura souffert, le manque d’automatismes et de motivation dans une ambiance pas franchement emballante pouvant l’expliquer.
Peu convaincants sur le plan de la création, les Bleus titulaires face à la Serbie auront fait briller les absents. Il reste tout de même que ce match, même avec une équipe bis, démontre les limites françaises au moment de faire le jeu et les instabilités tactiques de cette équipe de France. La notion tactique aura été moins importante ce dimanche que jeudi au stade de France, la faute au manque de rythme et d’intensité, voilà pourquoi Didier Deschamps n’a pas su faire la différence…